Semaine Nationale de la Santé Universitaire 2023

Contexte

La violence chez les jeunes est un problème de santé publique mondiale. On estime que dans le monde, il y a 176 000 homicides par an chez les jeunes de 15 à 29 ans, soit 37 % du nombre total d’homicides enregistrés dans le monde chaque année. Elle constitue la 3ème cause de mortalité dans cette tranche d’âge. Dans le même sens, la violence interpersonnelle est parmi les causes de décès les plus fréquentes chez les adolescents et les jeunes. (OMS 2023).

Les aspects de violence chez les jeunes recouvrent toute une variété d’actes : violences psychologiques, le harcèlement, violences sexuelles, atteintes physiques pouvant aller jusqu’à l’homicide (OMS 2020). Aux actes de violence parmi les populations de jeunes sont attribuées des conséquences très graves sur les plans physique, psychologique et social pouvant s’étendre à toutes les étapes du cycle de vie.

Les jeunes se trouvant au niveau des institutions d’éducation et de formation ne sont pas épargnée par la violence.  Certes, ces institutions constituent des endroits privilégiés pour soutenir les enseignements, l’acquisition de comportements sociaux positifs et la consolidation des liens socio-émotionnels positifs pour permettre aux étudiant(e)s de gérer et d’entretenir des relations interpersonnelles saines.

Au Maroc comme à l’international, la violence dans les établissements universitaires est un phénomène de plus en plus préoccupant. Selon l’étude réalisée par l’Institut d’Etudes Sociologiques de Rabat (RSSI) en 2015-2016, les violences sont fréquentes et multiformes au niveau des universités Marocaines.

Les incidents de violence observés varient depuis de simples problèmes de discipline jusqu’aux comportements indécents pouvant se manifester en agressions grave et en homicides. Ces incidents de violence sont soit direct de type agressions verbales, violences physiques et psychologique et le harcèlement sexuel soit de nature structurelle.

Si plus de la moitié des violences basées sur le genre (soit 52 %) sont faites dans l’espace domestique, 19 % sont subis dans les établissements d’enseignement et de formation ou dans leur enceinte constituant ainsi, le deuxième milieu de vie le plus violent après le contexte conjugal.

Aussi la violence endurée par les femmes en milieu universitaire est considérée comme une problématique persistante. En effet, les femmes y sont exposées à quatre types de violence. La fréquence des violences endurées par les femmes par type est : 9,2% sont des violences psychologiques qui sont les plus répandues, 5,3% des violences sexuelles et 2,7% sont d’ordre physique. La violence électronique se manifeste avec un pourcentage de 25,4%.

Quant aux violences subies par les hommes, selon l’étude réalisée par le HCP en 2019 [4], la prévalence de la violence, toutes catégories confondues, endurée dans les milieux d’éducation et de formation s’élève à 12 %. Pour les violences subies dans les espaces publics, les jeunes scolarisés sont les plus exposés dont 12 % ont un niveau d’étude supérieur. La violence électronique touche plus de 10 % des hommes. Cette forme de violence est plus prépondérante parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (18%) et de 25 à 34 ans (14%), les célibataires (17%), les élèves et étudiants (23%). Selon le niveau scolaire, les hommes ayant un niveau supérieur enregistrent des taux nettement plus élevés comparés aux autres catégories.

La charge économique de la violence est énorme. Il représente, une lourde charge aussi bien pour le système de santé que pour les autres services et entités impliquées dans la prise en charge de la violence à l’égard des femmes et des filles.

Les facteurs associés à la violence en milieu universitaire au Maroc sont multiformes. Il s’agit de différences idéologiques ou de prise de position, l’absence de dialogue et d’opportunités d’échange, le recours à la répression/oppression comme un facteur perpétuant de la violence directe en milieu universitaire, les inégalités d’accès à certains droits (logements ou aux bourses d’études), les conditions de vie et d’enseignement des étudiant(e)s (la forte massification et la capacité d’accueil), la crise socio-économique etc …

Etant conscient de ce qui précède et dans le cadre de la mise en œuvre des actions de promotion de la santé des étudiants inscrites dans le Plan d’Action Conjoint 2022-2026, le Ministère de la Santé et de la Protection Sociale/Direction de la Population en coordination avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation/Office National des Œuvres Universitaire, Sociales et Culturelles avec l’appui technique et financier de l’UNFPA organisent l’édition annuelle de la semaine nationale de la santé universitaire au titre de l’année 2023, qui coïncide cette année avec la célébration des 16 jours d’activismes pour lutter contre les violences faites aux femmes.

Cet évènement aura lieu du 04 au 09 décembre 2023 sous le thème de lutte contre la violence en milieu universitaire ».

Objectif général :

Promouvoir un environnement de formation sûr, respectueux pour tout(e)s et propice au bien-être et à l’apprentissage en mettant l’accent sur les différents aspects de la violence en milieu universitaire.

Objectifs spécifiques

  • Sensibiliser les étudiant(e)s sur la problématique de la violence pour leur permettre de reconnaitre l’ampleur de la violence et ses différentes manifestations au sein des communautés estudiantines ;
  • Promouvoir d’une culture de lutte contre la violence et l’identification des mesures de prévention ;
  • Sensibiliser les étudiants sur les ressources disponibles pour la prise en charge des cas de violence parmi les étudiants(e)s ;
  • Favoriser un débat national (entre les différentes parties prenantes) sur le phénomène de la violence à l’égard des étudiants, son ampleur et les moyens de contrôle ;
  • Créer des mécanismes de coordination entre les établissements de l’enseignement supérieur et les points focaux du Programme National de la Prise en Charge des Femmes et Enfants Victimes de Violence et les Unités Intégrées de prise en charge des femmes et enfants victimes de violence relevant du MSPS ;
  • Intégrer les actions de lutte contre la violence dans les activités de routine de promotion de la santé des étudiant(e)s.

Cibles :

  • Cible primordiale : Les étudiant(e)s.
  • Cibles relais :
  • Professionnels de la santé des CMU ;
  • Corps administratif et professoral ;
  • Médias ;
  • Associations thématiques et des étudiant(e)s.

Lieu de mise en œuvre des actions

  • Etablissements d’enseignement supérieur public et privé ;
  • Centres médico-universitaires ;
  • Espaces Santé Jeunes ;
  • Portails, sites institutionnels et réseaux sociaux du département de la santé et de la protection social (national et régional) et ceux des différents partenaires ;
  • ONG et associations thématiques ;
  • Médias.

Paquet d’activités de la SNSU

Evènement central

  • Consacré l’édition de cette année du Forum national des assistant(e)s sociaux, organisé chaque année par le Programme National de la Prise en Charge des Femmes et Enfants Victimes de Violence, au sujet de la violence basée sur le genre chez les jeunes/étudiants ;
  • Organiser des ateliers participatifs des étudiant(e)s au niveau des Universités pour la préparation du contenu (des réels et capsules) qui sera destiné à la sensibilisation de leurs pairs contre la violence ;
  • Organiser des webinaires au profit des professionnels de santé sur l’ampleur de la violence à l’égard des jeunes, les implications sur la santé et le bien-être et les mesures de PEC et de riposte ;
  • Organisation un atelier de sensibilisation contre le mariage précoce/mariage des mineurs.

Actions au niveau local

  • Organiser des séances de sensibilisation des étudiant(e)s à :
  • La non-violence et aux droits de l’Homme et l’égalité du genre
  • L’éducation aux valeurs de la tolérance, du respect des différences et du dialogue ;
  • L’ampleur de la violence chez les jeunes ;
  • Prévention du harcèlement.
  • Organiser des séances de développement des compétences essentielles et de développement social pour aider les étudiant(e)s à gérer leur colère, à résoudre les conflits et à acquérir les compétences sociales nécessaires ;
  • Créer des espaces de dialogue au profit des étudiant(e)s au sein des cellules d’écoute qui seront animés par des assistant(e)s sociales relevant du MSPS et/ou à défaut celles des Universités ;
  • Promouvoir la plateforme de déclaration des violences à l’égard des femmes et enfants sante.gov.ma ;
  • Communiquer autour des ressources disponibles pour la prise en charge des cas de violence parmi les étudiants(e)s au niveau des CMU (prestation d’écoute et d’orientation, CMD) et au niveau des hôpitaux (Unités Intégrées de PEC des cas de violence) ;
  • Entamer le débat sur un dispositif de coordination entre les établissements de l’enseignement supérieur et les Unités Intégrées de PEC des Femmes et Enfants victimes de violence, via les assistantes sociales ;
  • Organiser des activités artistiques et d’événements parallèles pour et par les étudiants et les Professionnels relevant du département de l’enseignement supérieur (tables rondes, conférences, manifestations sportives et artistiques, …).

Partenaires :

  • Ministère de la Santé et de la Protection Sociale ;
  • Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation ;
  • Présidences des Universités ;
  • Office National des Œuvres Universitaires Sociales et Culturelles ;
  • Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication ;
  • Ministère des Habous et des Affaires Islamiques ;
  • Associations thématiques et associations des jeunes et des étudiant(e)s;
  • Experts et membres des sociétés savantes en matière de violence.

Appui technique et financier : UNFPA

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